Les Clés de Vénus

Etape 4 – Faire l’amour avec son partenaire

Lorsque vous vous sentez à l’aise avec ces différents exercices et que vous êtes prête mentalement, vous pouvez tenter de faire l’amour avec votre partenaire. Procédez de la même manière que pour les exercices.

Utilisez un lubrifiant, bien sûr. Pendant que vous insérez son pénis, vous pouvez « pousser » avec vos muscles périnéaux, comme lors des exercices. Les premières fois, il serait bon de rester dans la position, avec le pénis de votre partenaire dans votre vagin, sans bouger, pour vous habituer à cette pénétration. Lorsque cela est acquis, les fois suivantes, faites des mouvements légers, progressifs. N’hésitez pas à vous immobiliser dans une position pour vous y habituer, à guider votre partenaire, à l’arrêter, etc. et parlez-en avec lui avant l’acte pour vous entendre.

Si vous ne parvenez pas à avoir de rapport sexuel dès la première fois que vous essayez, ne paniquez pas. Reprenez vos exercices tranquillement pendant quelques jours, et faites de nouvelles tentatives un peu plus tard.

Si la pénétration n’est pas possible, il peut être bon d’essayer une autre position. Certaines femmes préfèrent être sur leur partenaire, d’autres préfèrent être en dessous. C’est différent pour chaque femme. N’hésitez donc pas à changer de position.

Pendant la période où vous faites les exercices, vous devriez vous abstenir d’avoir des rapports sexuels avec pénétration : en effet, si vous avez des rapports douloureux, vous risquez de renforcer le réflexe de contraction, ce qui prolongera le temps nécessaire pour l’enrayer. Mais vous pouvez faire toutes les autres choses qui vous donnent du plaisir, à vous et à votre partenaire : caresses, baisers, massages, jeux érotiques, fellation, cunnilingus, frottements, etc. Cela vous aidera à créer une ambiance de confiance mutuelle et de sensualité, propice à la guérison.

Discutez-en avec votre partenaire, impliquez-le dans votre démarche, expliquez-lui pourquoi il faut patienter avant de reprendre les rapports sexuels, parlez de ce que vous ressentez l’un et l’autre : la communication entre vous est primordiale et pour votre guérison, et pour son soutien.

Texte relu et validé par une gynécologue le 31 mars 2014.

 

La sexualité d’un couple se construit à deux. La femme qui a souffert de vaginisme oublie souvent que la sexualité est un apprentissage pour toute personne, même celles qui n’ont pas souffert de tels troubles. Il est donc essentiel de communiquer au sein de son couple sur ses envies, ses doutes, ses fantasmes, ses préférences.

La base du couple est la communication, et quand certaines interrogations se posent, il est bon de pouvoir mettre des mots pour trouver à deux la complicité, essentielle pour cheminer. N’oublions pas que le partenaire a aussi un rôle à jouer : celui de l’écoute face à sa compagne qui débute sa vie sexuelle. Il doit témoigner de son soutien, de son amour, de son écoute pour que sa partenaire soit mise en confiance, se sente moins seule face à ses tourments. Il ne faut pas hésiter à dire quelles sont ses attentes vis-à-vis de l’acte d’amour, ne pas hésiter à dire si telle ou telle position ne convient pas, afin que la relation sexuelle devienne source de bien-être, de décontraction, et non de contraction involontaire.

Pour certaines, avoir réussi à faire l’amour une première fois ne suffit pas pour se dire : « Ça y est, je suis guérie ». Pour cela, il leur faudra continuer certains exercices pendant un certain laps de temps et/ou une thérapie, afin de concrétiser durablement et de perpétuer la confiance en soi.

Le temps n’est pas un ennemi. Toute sexualité demande un apprentissage, et donc du temps.

C’est normal : la découverte des positions, la découverte du plaisir, apprendre à s’abandonner, l’orgasme, etc., tout cela est affaire d’apprentissage, pour tout le monde. Être à l’écoute de son corps est important pour pouvoir trouver une harmonie avec son partenaire.

Texte relu et validé par une sage-femme le 31 mars 2014.

 

Quand la première pénétration a été possible

La première pénétration avec son partenaire est le plus bel acte, c’est celui qui va rapprocher les corps et qui va chasser la phobie de l’acte d’amour. Après les étapes d’exercices et/ou de thérapies, le mental est plus fort, la confiance est là pour se sentir libérée de l’emprise du vaginisme. La première pénétration doit être source de douceur, d’approche sans contrainte, d’amour, de patience, afin de découvrir la sensation de pouvoir enfin se donner, aimer sans aucune retenue. La découverte du sexe doit se faire tout en douceur, avec des préliminaires plus ou moins longs suivant la femme, beaucoup d’amour, de communion, de partage et de communication autant que possible.

La première pénétration a abouti mais, pour certaines, le temps des questions est venu :

  • « Serai-je capable de recommencer ? »
  • « Et si je n’y arrivais plus ? »
  • « Serai-je à la hauteur ? »
  • « Est-ce que ça ne reviendra pas ? »
  • « Est-ce que j’aurai (toujours) du plaisir ? »
  • « Est-ce que ma libido sera toujours là ? »
  • Etc.

Les questionnements sont légitimes. Il est normal pour une femme guérie du vaginisme de se poser de multiples questions. Elle a vécu de longs mois, voire des années en repli avec son corps, donc retrouver une sexualité avec un partenaire est bien souvent source d’interrogations.

Une fois la pénétration réussie, sachez qu’il vous sera toujours possible d’être pénétrée. L’appréhension peut se faire ressentir, mais là encore, c’est normal.

Prenez toujours le temps de vous décontracter, pensez toujours aux préliminaires, qui restent très importants pour réussir une pénétration : la lubrification est essentielle.

Décontractez votre corps, pensez à des gestes doux. Certaines femmes évoluent dans l’acte d’amour en fantasmant, là encore, c’est une façon de se laisser aller, de ressentir tout au fond du corps l’envie de faire l’amour. Être à l’écoute de son corps est important et il est essentiel de préciser que faire l’amour ne doit pas être une obligation, pour faire plaisir à son partenaire par exemple, mais ce doit être ressenti comme une envie, partagée par les deux partenaires.

Et variez les positions ! On conseille souvent de privilégier dans un premier temps les positions où la femme est sur l’homme (car elle peut « contrôler » la pénétration) ou bien celles dans lesquelles elle est sur le ventre (le vagin étant dans cette position dans l’axe « idéal » de pénétration pour ne pas que le pénis « bute » sur l’os du pubis).

Il se peut aussi que certaines femmes aient une baisse de libido, mais sachez que c’est normal et que ce n’est pas pour autant que vous retomberez dans le vaginisme.

Texte relu et validé par une sage-femme le 31 mars 2014.

 

Questions–réponses

Est-ce que la pratique fera en sorte que le “tiraillement” cessera ? Il cesse pour le moment en cours de pénétration quand ça va vite, mais il est toujours là quand on commence !

« Pour moi, et selon mon propre vécu, rien de plus normal. Il ne faut quand même pas oublier que ton corps a longtemps été habitué à avoir mal parce qu’il avait peur, la peur entraînant la contraction et donc la douleur. Tu as réussi et c’est génialissime, mais il faut lui laisser le temps de s’habituer et de délaisser ses anciennes mauvaises habitudes.

Pour moi aussi, pendant quelque temps après la première fois, l’entrée du pénis était pas forcément évidente et un peu douloureuse. J’y arrivais puisque je savais que j’y arriverai puisque j’y étais arrivée (!!), n’empêche qu’après de longues périodes de peur et de douleur, tu appréhendes encore un peu l’acte, que tu n’as pas totalement dédramatisé.

Donc pour moi, c’est tout à fait normal, sois patiente et laisse le temps à ton corps ! Ne fais l’amour que parce que tu en as envie (et pas “juste” pour tenter le coup ; tu as réussi, super, alors maintenant, prochain défi : écouter son corps et le faire quand il en a envie !). De l’envie et du respect de ton corps disparaîtra le petit tiraillement, et de là viendra le plaisir physique de la pénétration… et ce n’est pas de la théorie, je ne fais que te résumer mon parcours, donc c’est du concret ; patience ! »

Est-ce qu’avec le temps, nous serons encore plus à l’aise et la tension baissera un peu ? Est-ce que tout ça est normal ?

« Oui, j’ai ressenti la même chose. Pour toute femme (et tout individu), l’apprentissage de la sexualité, à tout âge, est un cheminement long et complexe autant que riche, on ne sait pas tout dès qu’on l’a fait, ex-vaginique ou pas ! Ça viendra, déjà tu sais que tu y arrives, donc tu n’auras désormais plus peur de ne pas y arriver. Du coup partira la peur d’avoir mal. Du coup partira la tension, l’appréhension, les tiraillements et compagnie. Une fois le négatif tout envolé, ne restera que le positif à venir. Tu ne fais que progresser toujours plus, même, et surtout, en laissant le temps au temps. Ça va venir, crois-moi ! »

Est-ce que trois fois en très peu de temps, c’est trop ? (J’avoue être un peu enflée ! c’est normal, docteur ?) Faut-il y aller plus doucement pour ne pas que ça arrive ?

« C’est sûr que si tu ressens un tiraillement, tu le ressentiras forcément plus que si tu ne fais pas du tout l’amour, mais bon, tu peux aussi éviter de traverser la rue parce que tu risques de te faire renverser… mais tu n’iras jamais te balader.

Tout ça pour te dire : ce n’est trop que si tu ne le fais pas par plaisir de faire l’amour. Ne donne à ton corps que ce dont tu/il a envie, ne le force pas. Si tu as envie, alors vas-y, ne te prive pas depuis le temps que t’en rêves… si l’envie de faire l’amour est plus forte que l’appréhension, alors c’est encore un pas de franchi et je ne peux que te conseiller de satisfaire tes envies en douceur. »

Est-ce qu’un manque de préliminaires (trop d’empressement !) peut faire enfler un peu (pas visible, mais sensation que c’est un peu plus enflé) ?

« Ne stresse pas, ne te focalise pas de suite sur le premier tiraillement ou enflure suspecte ; c’est sûr, ne maltraite pas ton corps, mais détends-toi et ne psychotte pas sur les petits désagréments, quand on vient de guérir, le vagin est tellement peu habitué, ça peut irriter un peu. Effectivement, tu peux trouver des petites solutions, comme prolonger les préliminaires, ou utiliser de l’huile de jojoba en lubrifiant abondamment, ou laisser ton corps se reposer un peu de ses émotions, mais bon, je n’y vois rien de bien méchant. »

Réponses basées sur des témoignages

 

Témoignages

« Ce qui est souvent source de stress, c’est la peur de la pénétration. On a peur que le garçon nous fasse mal, qu’il nous force (inconsciemment du moins). Bref, pour se mettre en confiance avec le partenaire, j’ai deux scénarios à proposer.
1) Règle du jeu : interdiction de tenter une pénétration (même avec les doigts). Même si, effectivement, vous ne pouvez pas être pénétrée, c’est important de définir cette règle entre vous sous forme de jeu. À partir de là, tout est permis. De savoir que c’est interdit, on est plus en confiance et on peut autoriser le désir sans la peur. Vous pouvez bien sûr vous frotter l’un à l’autre. Cet exo peut être répété autant de fois que vous le voulez ; moi, je sais que ça m’a aidé.
2) Les premières fois que vous arrivez à être pénétrée, vous pouvez instaurer une autre règle : interdiction pour le garçon de bouger. Il est en vous, mais c’est vous qui bougez si vous le voulez, le mieux est presque de rester immobile et de tenter à partir de vos sensations de faire connaissance avec votre vagin. Le pénis du partenaire peut vous aider à mieux cerner les contours de votre intérieur. S’il n’y a pas de mouvement, il est plus facile de faire connaissance avec vous-même et de prendre confiance. Dans les deux cas, il est primordial de respecter les règles, sinon la confiance s’effondre et là, c’est pas facile de la regagner. » Sophie, 35 ans.

« Allonge-toi sur le dos, replie tes jambes, tes genoux viennent contre ta poitrine. Ton partenaire est devant toi. Mettez du lubrifiant sur son sexe et sur le tien. Tu prends le sexe de ton partenaire et tu le présentes à l’entrée de ton vagin. C’est toi qui diriges la manœuvre : tu le tiens dans ta main, droite ou gauche, peu importe. Tu inspires et expires pendant que lui fait quelques pressions douces ou mouvements pour entrer. Tu te relaxes, tu fais des pauses. Tu essaies de ressentir ce qui se passe, même si tu penses qu’il ne se passe pas grand-chose ! Essayez plusieurs fois sans vous mettre la pression sur le résultat. Ça permet de te familiariser avec l’entrée du sexe au bord de ton vagin. Moi, j’y suis arrivée comme ça. » Aline, 40 ans.

« Au départ, ça n’a pas du tout marché, j’étais super déçue. Mon homme m’a vraiment rassurée et m’a aidée à dédramatiser. On y est allés petit à petit. Au début, pas de pénétration, il se contentait de toucher l’entrée de mon vagin avec son sexe pour que je m’habitue au contact et que l’appréhension s’amenuise. Puis, on a essayé de le rentrer un petit peu. Ça a marché. Puis, petit à petit, on en est arrivés aux trois quarts, sans jamais forcer, en cessant immédiatement à la moindre douleur. » Sonia, 26 ans.

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