Les Clés de Vénus

Etape 3 – Habituer son corps à la pénétration

Lorsque vous avez suffisamment visualisé vos muscles et fait connaissance avec votre corps, vous pouvez les habituer, votre vagin tout particulièrement, à la pénétration en essayant d’introduire dans celui-ci des objets de tailles différentes jusqu’à parvenir à une pénétration complète sans douleur.

Pour cela, certaines règles d’or sont à respecter :

  • utilisez un lubrifiant (sur l’objet à introduire mais également sur votre sexe) ;
  • utilisez des diamètres progressifs pour un résultat graduel mais durable ;
  • ne forcez jamais votre corps : le but de ces exercices n’est pas de le traumatiser, mais d’assouplir vos muscles sans douleur.

 

Conseils

Vous pouvez utiliser un lubrifiant vendu comme tel dans le commerce (à base d’eau ou de silicone) ou une huile végétale, biologique de préférence, comme l’huile de jojoba. Vous trouverez plus d’informations sur les lubrifiants dans la section « Vie sexuelle » de ce site.

Pour vous amener le plus rapidement possible à la guérison, ces exercices ne doivent pas être faits comme une course de vitesse, mais comme une course d’endurance. Rien ne sert de vouloir aller le plus vite possible, en « bâclant » les étapes. Guérir ne se limite pas à « parvenir à la pénétration » : il s’agit de réussir une pénétration sans appréhension et sans douleur, avec le plus de plaisir possible, pour enfin être libre dans votre corps.

 

Témoignage

« Résoudre mécaniquement le vaginisme par des exercices, c’est abattre son premier blindage. Et c’est pour cela que c’est une très grande étape à franchir, cette résolution du physique. Car c’est une première prise de conscience, un premier renoncement aux « fausses certitudes », comme le fait que mon corps ne peut pas s’ouvrir. C’est faux ! Mon corps peut, mais c’est mon esprit qui ne veut pas. Bref ! Tout cela pour dire que ces exercices sont avant tout une prise de conscience : non, nous ne sommes pas anormales ! » Marie, 33 ans.

Passez à un diamètre supérieur lorsque vous êtes parfaitement à l’aise avec le diamètre inférieur.

 

L’exercice du doigt

LA TECHNIQUE

Cet exercice consiste à introduire l’un de ses doigts dans son vagin. C’est très bénéfique, car :

  • cela vous permet de dépasser la gêne ou le dégoût que peut vous inspirer votre sexe ou la sexualité en général ;
  • cela vous permet de prendre conscience de vos muscles et de l’ouverture de votre vagin de façon encore plus concrète ;
  • cela vous habitue en douceur à la pénétration.

Pour ce faire, adoptez une position qui vous est confortable (certaines femmes préfèrent être allongées, d’autres debout ou encore accroupies). Commencez par quelques exercices de respiration/décontraction (cf. étape 2 : « Exercices de respiration/décontraction »). Puis, en continuant les exercices respiratoires, avec beaucoup de lubrifiant, insérez votre doigt.
Ne forcez jamais si vous avez mal. Allez à votre rythme. Au début, vous ne parviendrez peut-être qu’à poser votre doigt contre l’entrée de votre vagin. Soyez fière de vous ! C’est déjà une étape de franchie. Peu à peu, vous pourrez introduire une phalange, puis deux, etc.

Lorsque vous êtes parvenue à introduire une partie de votre doigt, ne cherchez pas immédiatement à faire des va-et-vient. Laissez votre vagin s’habituer à votre doigt : continuez l’exercice par des exercices contractions/décontractions, en laissant votre doigt immobile à l’intérieur de votre vagin.

De même, si vous ressentez une gêne ou une douleur, ne cherchez pas à retirer soudainement votre doigt. Cela ne ferait que brutaliser vos muscles. Attendez en respirant profondément et en gardant votre doigt immobile dans votre vagin. Au bout de quelques instants, la douleur disparaîtra. Si elle persiste, retirez doucement votre doigt tout en « poussant » comme si vous étiez aux toilettes.

Si vous ne ressentez pas ou plus de douleur alors que votre doigt est à l’intérieur de votre vagin, immobile, vous pouvez faire quelques va-et-vient avec votre doigt. Prenez conscience du fait que votre vagin n’est pas étroit, mais qu’il s’adapte au contraire aux contours de ce qu’il contient.

ASTUCES ET TÉMOIGNAGES

Astuces

Ne pratiquez pas ces exercices trop longtemps d’affilée, car vous risquez de vous fatiguer, ce qui provoquera une crispation de vos muscles. Retentez une fois prochaine. Il est préférable de réaliser ces exercices un peu mais régulièrement, que longtemps et rarement.

N’hésitez pas à utiliser beaucoup de lubrifiant.

Coupez-vous les ongles pour éviter de vous faire mal.

Utilisez des gants chirurgicaux (gants blancs fins qui se vendent par boîte) si l’idée de vous introduire un doigt vous gêne ou si vous ne voulez pas couper vos ongles. ) Ils sont vendus dans de grosses boîtes, à un prix raisonnable, en grande surface ou magasin de bricolage.

Un gant de toilette imprégné d’eau chaude posé à l’entrée de votre vagin vous aidera à détendre vos muscles.

Lorsque vous êtes parfaitement à l’aise avec la pénétration d’un doigt, et notamment avec les va-et-vient, vous pouvez essayer deux doigts, puis trois… Vous pouvez les introduire en même temps ou un par un. Faites-le toujours dans les mêmes conditions que pour un seul doigt : lubrifiant, respiration, etc. Certaines femmes cependant ne sont pas à l’aise avec le fait d’introduire plusieurs doigts, car leur forme ne serait pas ergonomique. Dans ce cas, ne vous entêtez pas. Essayez avec un objet d’un diamètre équivalent (sex-toy ou objets divers).

Pour des raisons d’hygiène, veillez à bien nettoyer les objets utilisés avant tout exercice (à l’eau chaude avec du savon) ou à utiliser un préservatif.

Témoignages

« Il faut prendre son temps. Ça peut faire un tout petit peu mal au début mais bon… Il ne faut pas trop pousser non plus. Si cela fait vraiment mal, on arrête, on se redétend. Petit à petit, jusqu’à ce que l’on arrive à entrer le doigt entier. Puis on essaye de le bouger tout doucement à l’intérieur. Masser sans faire mal… » Alyssa, 21 ans.

« J’en revenais pas ! Une tonne de lubrifiant et une bonne dose de conflit entre mon cerveau qui me disait : “Tu n’y arriveras pas… tu n’y arriveras jamais, ha, ha, ha, !”, et mon cœur qui me disait : “Hé, flemmarde ! Tu veux un bébé, ou quoi ?! Tu veux être heureuse en couple, ou quoi ?!” Et malgré la douleur – superficielle –, c’est passé et j’ai admiré le résultat dans un miroir ! Et mine de rien, quand tu laisses quelques secondes ton doigt à l’intérieur, ça se détend progressivement… » Anne-Cécile, 36 ans.

« L’étape du doigt fut pour moi la plus difficile et la plus longue. Alors le soir, je m’allongeais sur mon lit, je mettais une musique calme et relaxante, je respirais à fond, bref, je faisais tout pour me détendre. Une fois détendue ou presque, j’essayais de rentrer un doigt. Au début cela ne passait pas. La solution n’est pas de s’énerver ou de se mettre la pression. Sinon, ça bloque : c’est normal, ça se contracte. Alors, je me suis dit : “Tant pis, je mettrai le temps qu’il faudra, je vais pas me mettre la pression, mais je vais y arriver.” Au bout de quelques jours, je parvenais à rentrer le bout du doigt. Je n’osais pas aller plus loin, car j’avais peur d’avoir mal. C’est très important. Il ne faut pas se faire mal. Comme je ne me mettais pas la pression, je me détendais de plus en plus facilement, et finalement j’ai réussi, petit à petit, à rentrer le doigt complet, sans douleur. Puis, au bout de quelque temps, à le bouger à l’intérieur, sans douleur. » Marylin, 24 ans

« Perso, les deux doigts, j’ai galéré aussi ! Les doigts, ce n’est pas très ergonomique. Je préfère introduire un vibromasseur ! » Sabrina, 19 ans.

« Après le cap des deux doigts, j’ai opté pour un vibromasseur anal (car plus fin de diamètre). J’en suis très satisfaite, car j’avais paradoxalement plus de mal avec les deux doigts qu’avec le vibro, plus ergonomique. » Tatiana, 20 ans.

 

Utiliser des objets

Lorsque vous vous sentirez à l’aise avec vos doigts, vous pouvez continuer à assouplir vos muscles pelviens et à vous habituer à la pénétration en introduisant des objets de diamètres supérieurs à vos doigts.

Ces exercices conviennent également aux femmes qui préfèrent ne pas utiliser leurs doigts pour différentes raisons :

  • parce qu’elles appréhendent le contact génital ;
  • parce qu’elles trouvent cela moins pratique ou moins ergonomique…

Il n’existe pas UNE méthode de guérison et les étapes proposées ici ne le sont qu’à titre de suggestions. Certaines femmes n’utilisent leurs doigts qu’après avoir essayé des objets, d’autres n’utilisent que leurs doigts, sans avoir recours à un objet, etc. Faites-vous confiance : à vous de trouver la méthode qui vous convient le mieux !

Quel que soit l’objet utilisé, le procédé est exactement le même que pour l’introduction d’un doigt :

  • mettez-vous dans une position confortable ;
  • effectuez quelques exercices de respiration/décontraction ;
  • badigeonnez l’objet de lubrifiant ;
  • introduisez progressivement l’objet dans votre vagin, sans forcer ;
  • laissez l’objet un moment immobile dans votre vagin, le temps de vous y habituer ;
  • une fois à l’aise, effectuez des va-et-vient ;
  • retirez l’objet en douceur ;
  • passez à un diamètre supérieur lorsque vous êtes parfaitement à l’aise avec l’actuel.

Sachez qu’il est plus facile de réaliser ces exercices si vous êtes préalablement excitée. En effet, lors de l’excitation, le vagin se lubrifie et se dilate naturellement. C’est un mécanisme naturel qui facilite la pénétration. Pour favoriser cette excitation, vous pouvez utiliser des supports, comme des lectures ou des vidéos érotiques ou pornographiques. N’hésitez pas à puiser des idées dans la section « Vie sexuelle » de ce site !

Beaucoup d’objets de la vie quotidienne, de diamètres différents, peuvent vous servir à effectuer ces exercices. Laissez libre court à votre imagination !

Pour des questions d’hygiène et de confort, il est préférable d’utiliser un préservatif.

Si l’exercice du doigt vous semble difficile à réaliser, utiliser un objet permet de faire des essais avec un diamètre bien inférieur à celui d’un doigt, comme un Coton-Tige ou un crayon.

Voici quelques exemples :

  • un crayon ;
  • une brosse à dents côté manche ;
  • un tube de mascara fermé ;
  • une carotte ;
  • une banane ;
  • etc.

DILATATEURS

Les dilatateurs sont des objets spécialement conçus pour combattre le vaginisme. Ils se présentent sous la forme de petits « tubes » en plastique plein, de diamètres progressifs. Prévus pour ces exercices, ils permettent de disposer de plusieurs tailles différentes dans un même kit. Certains possèdent une poignée pour un meilleur confort.

Vous pouvez également réaliser vos propres dilatateurs « maison » avec de la pâte Fimo, de la silicone ou de la pâte à modeler durcissante. Vous trouverez ces matières premières en magasin de bricolage ou de loisirs créatifs. L’avantage est que vous pouvez leur donner la forme et le diamètre que vous souhaitez. À vous les ateliers créatifs !

DILA

Le kit Velvi (mauve), le kit Amielle (blanc) et le kit Comeasyouare (coloré)

À noter : s’il n’est pas nécessaire d’utiliser des préservatifs avec les dilatateurs achetés dans le commerce, il est préférable en revanche d’en utiliser avec vos dilatateurs maison en raison des irrégularités que peut présenter leur surface.

Témoignages

« Ils sont bien faits, ces dilatateurs Amielle. Lisses, et finalement ça se réchauffe assez en le tenant dans la main avant de l’insérer. La poignée est pratique aussi, bref, c’est bien conçu, tout cela ! » Océane, 25 ans.

« Au début de l’insertion, j’ai eu des tiraillements, puis, avec un exercice de contraction/décontraction, la sensation de tiraillement s’est atténuée et j’ai même pu faire des va-et-vient. Je n’aurai jamais cru que mon vagin était détendu comme cela ! J’ai mis une tonne de lubrifiant bien sûr, mais quand même, je suis encore étonnée du résultat ! Je suis trop contente ! » Aliya, 22 ans.

SEX-TOYS

Les sex-toys peuvent remplacer les dilatateurs. Il vous suffit d’en acheter de tailles différentes. Ils peuvent vibrer (ce sont les « vibromasseurs ») ou pas (ce sont les « godes » ou « dildos »). Les sex-toys conçus pour la pénétration anale ont en général un diamètre plus petit.

Il existe des sex-toys de toutes les tailles, de toutes les couleurs, des réalistes, des fun, des vibrants ou non… À vous de faire votre choix, pour votre plaisir !

Voici un petit aperçu :

SEXTOYS

Un fun vibrant  – Un sobre non vibrant – Un fin vibrant – Un lapin vibrant

Les exercices doivent être effectués comme avec un dilatateur. La différence est que les vibromasseurs peuvent être utilisés également pour une excitation clitoridienne. Ils ont donc l’avantage de vous mettre en meilleure condition pour effectuer ces exercices. Un vibromasseur posé contre l’entrée de votre vagin ou sur votre périnée – entre l’entrée de votre vagin et votre anus – peut vous aider à détendre vos muscles.

Témoignage

« Ça y est ! Étape du vibro 2 cm passée ! Je suis trop contente, il m’a suffi de trois séances seulement. Les premières fois, j’arrivais à avancer de quelques centimètres, mais bon, ça bloquait. Et ce matin, je trouvais justement que j’y arrivais encore moins que les dernières fois, alors je décide de me décontracter, de repenser tout ça, et pfff… tout le vibro rentre. Comme je n’y croyais pas, j’ai recommencé, recommencé, recommencé… J’ai même fait des va-et-vient. Je sentais quelques minidouleurs mais rien d’exceptionnel, et au bout de deux minutes, toute douleur a disparu ! Je suis tellement contente que je suis motivée pour continuer. » Ciara, 29 ans.

TAMPONS

Rien ne vous empêche de faire ces exercices lorsque vous avez vos règles, si ce n’est vos propres réticences, tout à fait légitimes. Dans ce cas, il existe un bon moyen pour poursuivre les exercices durant cette courte période : mettre un tampon.

Faites plutôt ces essais au milieu de votre période de règles, quand le flux est plus important. Au départ, il est préférable d’utiliser un tampon de petite taille, avec du lubrifiant. Adoptez une position qui vous est confortable, dans un lieu où vous ne serez pas dérangée.

Les tampons sont vendus sous deux formes :

avec applicateur, en carton ou en plastique. Le tampon est placé à l’intérieur d’un dispositif composé de deux tubes, dont l’un est légèrement plus petit que l’autre (l’applicateur). On pousse le tampon en faisant coulisser les tubes, ce qui diminue les risques d’infection en évitant tout contact entre les doigts et la vulve.

sans applicateur. Le tampon, enveloppé dans une pellicule de plastique, doit être poussé avec le doigt, ce qui requiert de se laver les mains avant et après. Ces tampons prennent moins de place dans le sac et sont légèrement moins chers.

Mode d’emploi des tampons

tampon

Pour mettre un tampon sans applicateur :

  • dépliez le cordonnet situé à son extrémité ;
  • placez le tampon à l’entrée de l’ouverture vaginale et poussez-le délicatement jusqu’à enfoncer environ la moitié de votre index ;
  • rassurez-vous, utiliser votre doigt est parfaitement naturel et cela vous permet de contrôler la situation.

Pour mettre un tampon avec applicateur :

  • s’il est en plastique, vous devez rendre à l’applicateur sa taille normale en tirant le tube intérieur hors du tube extérieur jusqu’à ce que les deux tubes s’encliquettent ; s’il est en carton, il a déjà la taille adéquate ;
  • en tenant l’applicateur par le milieu (rainure), placez le bout rond de l’applicateur à l’entrée de l’ouverture vaginale et poussez l’applicateur doucement en biais dans le vagin jusqu’à ce que vos doigts touchent l’entrée de votre sexe (la moitié de l’applicateur est donc dans votre vagin) ;
  • tout en maintenant l’applicateur par la rainure au milieu, poussez la seconde partie de l’applicateur dans la première partie (celle dans votre vagin) : cette action met en place le tampon ;
  • assurez-vous que les deux tubes de l’applicateur sont complètement emboîtés l’un dans l’autre avant de les retirer tous les deux.

Vérification de la bonne mise en place :

  • Dans tous les cas, le cordonnet du tampon doit pendre à l’extérieur de votre corps.
  • Pour vous assurer que le tampon est bien en place, faites quelques mouvements.
  • Que vous soyez assise, debout ou en train de marcher, vous ne devez pas le sentir du tout. Si vous ressentez encore une petite gêne, n’ayez pas peur de le pousser un peu plus loin.
  • Si vous n’arrivez pas à le mettre en place du premier coup, ne vous inquiétez pas : il faut souvent plusieurs essais avant de maîtriser le geste.

Source : http://www.trucsdefilles.com/guide_tampons.html#

Texte relu et validé par une gynécologue le 31 mars 2014.

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