Les Clés de Vénus

Libido

La tristesse, la colère, la frustration, la culpabilité et la honte impliquent souvent une (semi-)disparition de la libido chez les femmes souffrant de troubles sexuels. Bien sûr, la sexualité est complexe, et même chez les couples où la sexualité n’est pas, à la base, problématique, il est naturel que la libido ne soit pas toujours au beau fixe. L’on sait en effet à quel point celle-ci subit les effets positifs ou négatifs de la vie quotidienne. On remarque cependant que chez les couples qui doivent composer avec des troubles sexuels, l’absence de libido est plus particulièrement fréquente. En effet, comment désirer faire l’amour quand l’acte n’apporte pas de satisfaction, voire, pire, lorsqu’il est douloureux ? On a déjà évoqué le cercle vicieux typique de ces troubles, associant douleur et pénétration.

Souvent, les préliminaires et autres caresses sont également bannis, car annonciateurs de la pénétration. Beaucoup de femmes vaginiques ou présentant d’autres troubles sexuels refusent les préliminaires, culpabilisant de prendre le risque d’exciter leur partenaire sans pouvoir le « satisfaire » par une pénétration…

Cependant, pour surmonter le vaginisme et les vuldoynies, il faut avant tout avoir envie de faire l’amour et ressentir l’envie d’être pénétrée. Il est donc indispensable avant tout de (re)faire de la sexualité quelque chose de doux, d’agréable, de désirable. C’est pourquoi on n’insistera jamais assez sur la nécessité de développer une sexualité épanouie, non axée sur la pénétration, pour que la sexualité ne soit pas associée à « corvée » ou à « douleur », mais bien à « plaisir », « bonheur » et « partage ».

Lorsque le couple est obnubilé par la pénétration et que le reste de la sexualité est banni ou très peu développé, le risque de ne plus supporter aucun contact est présent.

Cependant, même s’il est important de ne pas se braquer sur la pénétration, il faut pouvoir saisir les opportunités. En effet, parfois, une envie de faire l’amour et peut-être même d’aller jusqu’à la pénétration peut surgir de n’importe où. Il est important de ne pas enfouir ces envies, mais au contraire de les laisser s’exprimer ! Il faut mettre toutes les chances de notre côté, être à l’écoute de notre corps, de nos envies, et en faire part à son partenaire.

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TÉMOIGNAGES

« Une question : A quel point avez vous perdu votre libido ?? Moi je commence à m’inquiéter je supporte plus du tout que l’on me touche ca m’angoisse!! C’est frustrant à force … C’est grave docteur ? » Elisabeth, 29 ans.

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« Perso, j’ai un peu “envie” dans ma tête mais mon corps ne suit pas, j’ai envie de câlins tendre, être dans les bras etc.. mais je ne ressens plus rien au niveau du bas-ventre (ben oui avant ça bouillonnait là, même quand j’étais seule et loin de mon chéri!! où dès qu’il m’embrassait!  les caresses me détendent (parfois c’est rare mais je les refuse aussi quand je suis super tendue), mais ne me procurent aucune excitation, il faut vraiment une tonne de préliminaires très très doux pour que ça vienne, et là ça ressurgit le désir mais…c’est long à venir!!! » Laura, 35 ans.

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« J’ai beau adorer mon chéri et ne pas m’imaginer avec quelqu’un d’autre, eh bien c’est pas pour ça que j’arrive à me laisser aller… En fait, mon esprit a terriblement envie de s’unir avec lui, qu’on ne fasse qu’un, mais mon corps il ne suit pas… » Mariska, 26 ans.

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« Bon hier soir, le temps que nos amis aillent fumer une clope on a été pris d’une grande envie… Surement la situation ! Mais bon pas le temps…Ce matin, j’aurais voulu que ça vienne, surtout que j’ai repris la pilule mais rien, pas moyen, je réfléchissais trop. J’en ai marre… » Eva, 22 ans.

Quand la libido est en berne…

Les causes

Lorsque la libido fait ses valises, tout devient plus compliqué. La sexualité se fait plus rare et peut devenir source d’angoisses (culpabilité, honte, pression éventuelle du partenaire…). Une bonne santé est nécessaire mais ne constitue pas l’unique condition pour maintenir la libido au top. En effet, de nombreux facteurs peuvent venir jouer les trouble-fête au quotidien…

La fatigue, par exemple, est l’ennemie de la libido : quoi de plus normal que de souhaiter se reposer après une longue journée de travail, après s’être occupé des enfants et de la bonne organisation du foyer ?

Le stress et la routine sont deux autres éléments perturbateurs. Un esprit occupé et stressé est forcément beaucoup moins réceptif, moins disponible pour l’érotisme et le plaisir.

Être en bonne santé, avoir l’esprit libre, être détendu et disponible, tout ceci constitue donc une bonne base pour une libido épanouie. Cependant, des causes physiologiques peuvent également interférer.

La sécheresse vaginale, assez répandue, peut occasionner des démangeaisons, des brûlures ou des irritations lors des rapports sexuels. Voilà de quoi en mettre un coup à la libido !

D’autres troubles, tels que le vaginisme ou la vestibulite, associent sexualité et douleur. Ceci ne permet pas à la libido de se développer puisque la personne entre bien souvent dans le cercle vicieux reliant la sexualité à divers éléments néfastes tels que douleur, appréhension, baisse de l’estime de soi, etc.

TEMOIGNAGE

« Tu sais, même les non vaginiques ont des périodes où leur libido est pas au top! C’est comme cela pour beaucoup de femmes, et même pour les hommes! Les causes peuvent être nombreuses: fatigue physique ou morale, stress, problèmes divers, problème de santé. Souvent on s’imagine qu’après avoir vaincu le vaginisme on va avoir une sexualité superbe. Mais dans la réalité, la sexualité ce n’est pas toujours simple. Ca se fait à deux, ça se construit, avec des hauts et des bas… » Audrey, 34 ans.

Comment cette baisse de libido est-elle vécue par le couple ?

La femme dont la libido est en berne ressent presque toujours à un moment ou à un autre un terrible sentiment de culpabilité. Elle a beau se dire que ce n’est pas sa faute, que ce sont des facteurs extérieurs qui agissent, que c’est peut-être hormonal… rien n’y fait ! La culpabilité revient toujours à la charge. Preuves en sont les innombrables messages délivrés sur Internet, sur bon nombre de forums féminins : « Pourquoi n’ai-je plus envie ? Suis-je la seule ? Comment y remédier ? Aidez-moi ! Je ne veux pas qu’il me quitte ou qu’il aille voir ailleurs ! » Un vent de panique souffle donc dès lors que cette libido s’en va. Certaines entreprises l’ont bien compris et, loin d’apaiser ce sentiment de culpabilité, en remettent une couche et proposent des pilules, patchs, huiles miracles…

Pourtant, on ne le répétera jamais assez, la libido, ça ne se commande pas ! Inutile donc de s’énerver ou de s’apitoyer. Au contraire, mieux vaut observer la situation et trouver des remèdes personnels. Nous y reviendrons un peu plus loin…

Et les hommes là-dedans ? Comment réagissent-ils ? Chacun différemment, à sa façon, en fonction de sa personnalité, de sa sensibilité, de la communication dans le couple…  Certains s’énervent et mettent une pression, consciente ou non, sur leur compagne. Inutile de dire que cette réaction entraîne rarement un regain de libido ! D’autres attendent que ça passe sans dire ni faire quoi que ce soit. En fonction des causes de la perte de libido, le temps écoulé peut être plus ou moins long. D’autres encore chercheront à comprendre, à communiquer, à rebooster leur compagne. Si celle-ci est réceptive, cela peut être une très bonne méthode, mais cela peut aussi irriter, énerver la partenaire…

Il n’y a donc pas un seul type de réaction parfaite, à utiliser dans tous les cas. Chaque couple étant différent, le mieux est encore de communiquer, de part et d’autre.

TÉMOIGNAGES

« La semaine dernière, je n’avais pas envie mais je culpabilisais car mon chéri a + de mal que moi. Du coup je me suis forcée et ça a été l’horreur: zéro plaisir, zéro excitation, super douloureux… » Carole, 23 ans.

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« J’ai remarqué il y a un moment que la libido c’est dans la tête, mais c’est pas pour autant que j’arrive à la faire revenir. Parfois elle arrive au galop, c’est d’ailleurs impressionnant et j’en épate mon copain, mais elle repart illico presto, et pour une durée indéterminée. Mais bon j’essaie de me dire que ce n’est pas grave, on a trouvé quelques solutions avec mon copain, donc c’est un peu mieux. » Marianne, 25 ans.

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« Le truc c’est que maintenant que je n’ai plus du tout de libido et qu’on ne fait plus rien du tout, j’ai un peu l’impression de vivre avec un ami, il ne m’excite plus puisque pour moi il est comme dénué de sexualité. Du coup, j’ai l’impression de m’éloigner de lui… J’ai peur que sur le long terme ça ne créer une faille importante dans notre couple, qu’on s’éloigne trop…» Céline, 27 ans.

Baisse de libido aussi chez les hommes ?

Si la baisse de libido chez les femmes est quelque chose de connu, dont les médias parlent beaucoup, la baisse de désir chez les hommes semble être un sujet beaucoup plus délicat.

De par l’érection qu’il provoque, le désir masculin est visible et est donc associé régulièrement à quelque chose de mécanique, de forcément fonctionnel. La société véhicule encore cette image de l’homme en quête permanente de sexe, toujours prêt à saisir la moindre proposition sexuelle.

Dès lors, quel regard un homme en perte de libido porte-t-il sur lui-même ? Honte, peur du jugement, colère, impuissance,… des sentiments finalement analogues à ceux ressentis par les femmes. Quoi de plus normal ?

Mais en plus de cela, l’homme, dès l’adolescence, ancre dans son esprit qu’il est plus « mécanique » tandis que la femme est davantage « psychologique ». Ceci est renforcé par les discours auxquels il est confronté tels que « il faut satisfaire ta partenaire, tu dois assurer ! ». Être toujours au top, « assurer », satisfaire sa partenaire, la combler, le tout en évitant de lui faire mal : la pression n’est pas des moindres !

Les causes de la baisse de libido sont globalement similaires entre hommes et femmes : mauvaise santé, prise de médicaments, douleur lors des rapports sexuels, anxiété, dépression, fatigue…

Là encore, le mieux est d’en parler à sa partenaire, d’être à l’écoute de l’autre, de communiquer..

TÉMOIGNAGES

 « Quand mon homme est trop HS par rapport à sa journée de boulot, à ses horaires trop décalés, et bien je dois dire que l’envie n’est pas toujours au RDV. » Justine, 27 ans.

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 « Bah moi c’est mon homme qui n’avait plus envie, et ceci pendant des mois… Malgré mes tentatives d’excitation!! » Gisèle, 28 ans.

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 « J’en parlais avec une amie qui me confiait récemment que son homme n’a pas souvent envie, et qu’elle, elle aimerait bien le faire plus souvent !!! Donc pas de panne à priori pour ce mec en question mais plutôt un manque d’envie. Elle me disait qu’au début de leur relation ils faisaient beaucoup l’amour et maintenant (4 ans après environ) très peu. Et ce mec en question disait que pour lui, c’était normal qu’au bout de quelques années on n’ait plus envie comme au début, que ça ne le gênait pas ! » Giovanna, 30 ans.

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 « L’autre jour, j’avais une envie intense de faire l’amour. Je me suis allongée pensant que mon homme allait suivre et là manque de chance, il n’est pas venu. La même semaine, l’envie toujours là pour moi et je commence à “entreprendre” mon homme….Pas de réaction, de petits baisers, des paroles tendres mais je ne sentais pas du tout son envie, pas de caresses comme il sait si bien faire. Je dois dire que ce n’est pas le manque d’amour pour moi qui le faisait reculer mais plutôt une fatigue trop accumulée (rythme, cadence de ses journées, se lever à 3H45 du mat) et forcément cela entraîne une baisse de libido. » Manon, 28 ans.

Comment augmenter la libido ?

Lorsque la libido est aux abonnés absents, il est nécessaire d’être avant tout à l’écoute de son corps. Ceci permettra de dénicher de petites astuces qui la feront monter en flèche ! Ces petits trucs sont propres à chacun : il peut donc être utile de faire un petit travail sur soi-même pour découvrir ce qui nous fait envie, ce qu’on aime, ce qu’on n’aime pas…

Certaines ont retrouvé leur libido en s’interrogeant sur ce qui les excitait dans la vie quotidienne, dans la vie de couple. En étant ensuite plus attentives à ces petits détails, l’envie est revenue. Pour d’autres, le sport permet de faire monter la libido. Pour d’autres encore, le recours aux livres ou aux films érotiques ou pornographiques est source de plaisir.

On peut également citer les soins du corps : prendre soin de soi, s’épiler, se faire un masque, se faire masser ; tout ceci peut raviver « le petit quelque chose » dans le bas-ventre. Les exemples se comptent par dizaines (dormir nue, oublier les sous-vêtements sous sa robe, acheter de la nouvelle lingerie, faire l’amour par téléphone, s’essayer au strip-tease, prendre une douche ou un bain à deux, aller dans un resto ou un hôtel romantique,…). Il faut donc découvrir les petits trucs qui agissent sur nous… tout en gardant à l’esprit, comme on l’a déjà dit, qu’il est normal que la libido ne soit pas toujours au top.

TÉMOIGNAGES

« Après il y a pas mal de chose pour rebooster sa libido : faire une cure de vitamine ou d’oligo-éléments pour baisser sa fatigue, ou plus concrètement, de la lingerie, des livres érotiques, des jeux coquins… » laila, 29 ans.

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« Donc, pour remédier à tout cela, il va falloir que les conseils que je donne aux filles, je me les accapare…et comme j’ai beaucoup d’imagination, je pense que je vais me faire des films érotiques tout éveillée pour faire revenir cette absence de libido. La littérature érotique m’a beaucoup apportée pendant mes mois d’exos alors pourquoi pas ? » Sandrine, 37 ans.

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« Pour la retrouver, pourquoi ne pas essayer de simples massages sans penser forcément à un câlin, ensuite il existe des films érotiques (…) ou des magazines coquins  qui pourraient peut être te redonner l’envie…. » Sylvia, 33 ans.

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« En tout cas je t’encourage pour le sport car, en plus, ca fait monter au plafond la libido! » Amandine, 23 ans.

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« Pour la libido, il y a plein de trucs : faire du sport, regarder des trucs un peu coquins, lire des histoires érotiques avant d’aller dormir, coucher nue (moi ca marche a chaque fois, on dirait que le fait de ne pas avoir ma culotte me donne des idées dans mon sommeil!! hihihihih), etc. » emilie, 19 ans.

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« Mal dormir la nuit c’est journée difficile assurée et gros coups de barre assurés, normal que la libido ne soit pas au RV…. C’est bien que ton week-end ait été reposant mais ce serait bien aussi que ta semaine ne soit pas trop épuisante… Essaie de trouver quelque chose pour bien dormir la nuit : se mettre au lit tôt avec une infusion a la camomille bien chaude après une bonne douche chaude ou un bon bain où tu auras pris soin de bien vider ta tête de toutes les choses que tu n’aimes pas…..Un petit carré de chocolat peut aussi te faire du bien » Valentine, 31 ans.

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« Pourquoi ne pas te trouver une activité qui te fasse plaisir et te détende, essayer de faire plus de sport, de la relaxation peut-être ? Et puis si tu es sensible aux odeurs, des huiles essentielles relaxantes dans la chambre pour créer une ambiance sympa ? Tu peux aussi manger du gingembre (pour moi ça marche pas mal ce truc là !)» Marion, 25 ans.

La communication dans le couple

Lorsque survient un problème de couple tel qu’une baisse de libido, le mieux n’est-il pas d’en parler ensemble ? Que le problème vienne de l’homme ou de la femme, il est important de pouvoir mettre des mots sur les ressentis de chacun. Comprendre d’où peut venir cette baisse de désir sexuel, comprendre les sentiments que cela entraîne des deux côtés, tenter de trouver des pistes de solution pour y remédier.

Dans le cas contraire, la personne touchée par cette baisse de libido peut se renfermer sur elle-même, s’enfermer dans la honte, la culpabilité, devenir irritable, triste, négative, sans que l’autre ne comprenne pourquoi.

En parler, si ça ne permet pas toujours de faire ressortir des solutions, permet au moins de mettre les choses au clair, d’avancer à deux.

On oublie trop souvent que, quelle que soit la complicité au sein du couple, l’autre ne lit pas dans nos pensées ! Ainsi, le partenaire peut passer à côté de choses qui nous paraissent pourtant tellement évidentes. Que ce soit par rapport à une baisse de libido, par rapport à ce que l’on aime ou ce que l’on aime pas en matière de sexualité ou par rapport à tout autre chose, il est donc primordial de PARLER ! Cela évite bien des frustrations, des quiproquos, des malentendus, des incompréhensions.

Sexualiser la relation

Une perte de libido, lorsqu’elle vient s’ajouter à un trouble sexuel (vaginisme, vestibulite…) peut s’avérer très décourageante. Comment avoir la motivation de s’entraîner, de progresser, seule ou avec son partenaire, lorsque la libido n’est pas au rendez-vous ? La tentation est grande de laisser tomber, de s’enfermer dans une relation où tout type de sexualité est banni, d’autant plus si le partenaire n’exprime pas ses besoins et envies.

Il y a pourtant bien des choses à faire, même lorsque l’on souffre d’un trouble sexuel, et même si la libido s’est fait la malle ! L’objectif est justement de ne pas s’enfermer dans ce type de relation asexuée, par facilité, par découragement, par dépit. Pour lutter contre ceci, il est important de sexualiser la relation, d’y mettre des touches érotiques un peu partout.

D’accord, la relation sexuelle « classique » est pour l’instant écartée, mais cela n’empêche pas de prendre le temps pour quelques massages – basiques ou plus sensuels –, pour un bon resto intimiste, pour un dîner aux chandelles à domicile, pour un bain ou une douche à deux, pour quelques sorties en amoureux.

Ces petits gestes permettront de maintenir une certaine sexualité dans la relation, pour ne pas tomber dans une relation de type « colocataires unis par un sentiment amoureux ». Ce n’est pas parce que la situation ne permet pas d’avoir des relations sexuelles qu’elle ne doit pas être érotisée, sexualisée. Associée à d’autres éléments (masturbation, lectures érotiques, etc.), cette « prise en main » du couple peut permettre une renaissance de la libido, entraînant alors un regain de motivation vers la guérison.

La masturbation

Nombreuses sont les femmes qui connaissent mal leur anatomie intime. En effet, contrairement aux hommes, l’anatomie féminine est davantage cachée, plus intérieure. Parfois, les femmes connaissent leurs corps en théorie, mais une fois devant leur propre intimité, elles se retrouvent souvent perdues, et ce à tout âge. Pour connaître son intimité de femme, il faut donc avoir eu un jour l’envie, la curiosité d’aller y faire un tour ! Et ceci n’est pas aussi évident qu’il y paraît…

La femme doit parfois commencer par (ré)apprendre à connaître, aimer, comprendre son corps et son fonctionnement pour rebooster sa libido et avoir une sexualité plus épanouie. Nombreuses sont les femmes qui n’ont pas appris à se donner du plaisir seules, soit qu’elles s’y refusent, soit qu’elles y parviennent mais avec un fort sentiment de culpabilité.

La masturbation a pourtant bien des vertus, qu’on souffre de dyspareunie ou pas !

D’abord, elle nous permet de comprendre notre fonctionnement : ce qui nous plait, ce qui nous excite, ce qui au contraire nous freine. Une fois expérimentée seule, la technique fonctionnera d’autant mieux à deux ! Il faut pouvoir prendre son plaisir en main, ne pas attendre du partenaire qu’il découvre tout à notre place… au risque de passer à côté de bien des choses !

Se masturber présente en outre de nombreux bénéfices, véridiques ou plus farfelus. Voyez plutôt ce qui s’en dit : la masturbation calme l’anxiété et le stress, aide à dormir, agit comme antidépresseur, redonne de l’énergie vitale, soulage certaines douleurs (migraines, crampes), multiplie les chances d’avoir un orgasme, développe l’imagination et la créativité…

Enfin, en ce qui concerne la libido, la masturbation est une alliée de poids ! Se masturber permet d’érotiser son quotidien, de se mettre régulièrement dans un environnement sexualisé. Or, on a vu qu’il est important de rester toujours en alerte, de sexualiser la vie quotidienne à deux pour permettre à la libido de ne pas trop s’amoindrir. Moins on pratique, moins on se trouve dans un environnement relativement sexuel, moins on aura envie d’érotisme, de sexualité.

Il n’y a pas une bonne méthode pour se masturber ; la méthode miracle qui vous fera parvenir à l’orgasme n’existe pas. C’est à chacune d’explorer son corps et de voir ce qui est plaisant et ce qui l’est moins. Certaines femmes se donnent du plaisir sans accessoires, d’autres ont besoin d’un vibromasseur, d’un pommeau de douche, d’une couverture, d’une peluche…

S’il n’y a pas de méthode clé, on peut tout de même dire que, pour le cas des femmes souffrant de vaginisme ou autre, le recours à un vibromasseur peut être pratique. Bien sûr, il est possible de se caresser uniquement à l’aide de ses propres mains, mais chez les femmes souffrantes, la masturbation est fréquemment perçue comme quelque chose de tabou, de compliqué, de nouveau. Avoir cet intermédiaire entre ses mains et son intimité peut dès lors se révéler rassurant. Ces jouets vibrants sont en effet étudiés pour donner du plaisir en peu de temps, juste par le contact avec le clitoris. L’idée même d’en acheter ou d’en posséder un peut être émoustillante pour certaines. Nous reviendrons plus en détail sur le sujet des sex-toys un peu plus loin.

TÉMOIGNAGES

« Moi lorsque je me suis mariée, j’étais totalement ignorante (je croyais que les petites lèvres étaient l’hymen, je ne savais même pas que l’urètre se trouvait à l’intérieur des petites lèvres, je croyais que le clitoris c’était là où sortait l’urine, enfin bref n’importe quoi!!!) Et bien entendu je ne savais pas du tout où se trouvait le vagin et à quoi ça ressemblait! C’est mon mari qui m’a sorti son gros livre sur la morphologie et m’a tout expliqué en détails en s’aidant des schémas!! » Marie, 23 ans.

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« Le fait est que l’idée de m’observer dans un miroir me met extrêmement mal à l’aise. J’ai déjà vu ma vulve, plus par accident qu’autre chose la plupart du temps, plusieurs fois, lorsque je me lavais, pour vérifier que “tout était bien en place” enfin surtout qu’il n’y ait pas d’infection ou autres trucs dans le genre… Mais c’est tout. Je n’ai jamais pris le temps de l’observer véritablement, et je dois avouer que ça me fait peur. » Lena, 17 ans.

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« Vous avez jamais essayé de vous donner du plaisir avec le jet de la douche? Moi c’est le seul truc qui marche quand je suis seule et c’est méga intense!! Pourtant je n’arrive pas à me donner du plaisir en me touchant, mais là c’est indirect comme avec le vibro mais c’est encore mieux que le vibro je trouve… Essayez vous verrez!! » Caroline, 30 ans

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« Bien qu’au début, je l’avais acheté [le vibro] pour faire des exercices de pénétration, je me suis retrouvée, finalement, à m’en servir pour débuter dans la masturbation du clitoris. Sujet très tabou qui peut l’être encore plus chez les vaginiques primaires dû à leur éducation stricte…Bref, depuis je me masturbe avec en moyenne 2 fois par semaine. A cette époque là, j’avais perdu toute libido à cause de mon vaginisme/vestibulite . Alors de redécouvrir seule le plaisir, je me suis retrouvée à avoir des pensées sexuelles la journée…etc. Bref, le désir revenait !  Et il ne m’a plus quitté Ce qui fait qu’aujourd’hui ma libido est au top ! » Pauline, 22 ans

Les lectures érotiques

Les lectures érotiques sont également un allié dans la redynamisation de la libido. Lire ces écrits peut avoir plusieurs fonctions. Certaines les lisent sans d’autre but que le plaisir, parce que ces histoires leur plaisent et les émoustillent. D’autres les lisent dans le but avoué de s’exciter : avant ou pendant la masturbation, avant l’arrivée de leur partenaire…

En lisant ces histoires, les femmes se mettent dans une bulle l’espace de quelques instants, elles oublient la vie quotidienne et rentrent dans un monde davantage érotisé. Ceci peut donc être utile pour sexualiser la relation et renforcer la libido.

Pour quelques conseils de lectures : consulter l’article “Livres, jeux et accessoires érotiques”.

TÉMOIGNAGES

 «  En fait, mon esprit a terriblement envie de s’unir avec lui, qu’on ne fasse qu’un, mais mon corps il ne suit pas… Aujourd’hui je ne travaillais pas, donc j’ai testé de lire des histoires érotiques avant que mon chéri arrive, histoire de m’émoustiller un peu ; Et ça a marché, quand il est rentré il m’a embrassé et c’était parti, j’ai pu me laisser aller et on a fait un câlin! Je suis contente mais en même temps je trouve que ca a quelque chose d’un peu artificiel… Mais peut-être qu’il faut ça tant que mon corps n’a pas imprimé que faire l’amour est bon et pas douloureux… » Charlotte, 34 ans

 « Et oui une petite lecture érotique de temps en temps, ça peut ramener une libido en chute libre » Pauline, 22 ans.

« Pour tout te dire, j’ai déjà lu des histoires plus que coquines et je réagi beaucoup quand la description est très érotique… Si ça parle direct pénétration, je ne vois aucun intérêt, je préfère vraiment quand l’écriture se pose sur l’érotisme en lui-même » Inès, 30 ans.

Les jeux et accessoires sexuels

Nombreux sont les jeux pour adultes qui voient le jour, que ce soit sur Internet ou en magasin. Il en existe de toutes sortes, des plus soft au plus trash, pour que chacun y trouve son compte. Ces jeux sont une bonne manière de se rendre compte que la sexualité n’est peut-être finalement qu’un grand terrain de jeux.

Pour en savoir plus sur ces jeux pour adulte : consulter l’article “Livres, jeux et accessoires érotiques”.

TÉMOIGNAGE  :

« Nous avons été au salon de l’érotisme, il y a quelques semaines, et nous sommes rentrés avec un jeu (20€ le jeu tout de même !). Que nous avons mis en pratique dès le soir même.

Ce jeu consiste à : la femme commence et lance le 1er dé à 6 faces. Si elle obtient un chiffre entre 1 et 4, elle se réfère à son plateau qui lui indique quelle partie de son corps elle va utiliser. Elle lance alors le 2ème dé à 6 faces, qui lui indiquera quelle partie du corps de son homme elle va “titiller”. Si elle obtient 5 ou 6 alors elle lance le dé à 12 faces qui lui indique la page dans laquelle elle doit choisir une mission parmi 3 qu’elle lira à voix haute. Elle applique ensuite celle qu’elle a choisit. Au tour de l’homme, ça se passe pareil.
On a bien aimé même si tellement le désir monte vite qu’on tient pas longtemps au jeu pour avoir un rapport. Pour celles qui ne peuvent pas avoir de rapport, vous pouvez prendre votre pied pendant les missions bien sur. Bon, un peu soft mais bien pour commencer. Voilà un bon moyen pour retrouver la libido à 2. » Nadège, 29 ans.

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