Les Clés de Vénus

Diagnostic

Le professionnel à consulter

Le premier spécialiste à consulter en cas de douleurs lors des rapports sexuels (on parle de « dyspareunies ») est le gynécologue. C’est un spécialiste de l’organisme de la femme et de son appareil génital. Il est en principe compétent pour déterminer la cause de vos douleurs. Bien entendu, le rôle du gynécologue est plus étendu : dépistage, contraception, grossesse, etc. Dans tous les cas, une visite de contrôle et un frottis régulier s’imposent pour toutes les femmes après 25 ans, qu’elles souffrent ou non de douleurs sexuelles.

Disons-le d’emblée : si tous les gynécologues connaissent en principe le vaginisme (même si tous n’y semblent pas particulièrement sensibles…), les vulvodynies restent en revanche bien méconnues de beaucoup de gynécologues. Nous vous recommandons de consulter notre annuaire afin de trouver un gynécologue sensibilisé aux vulvodynies.

On n’y pense pas toujours mais gardez en tête que certains dermatologues sont spécialisés en pathologie vulvaire. Ils peuvent être parfaitement compétents pour établir un diagnostic de type vulvodynie.

Après vous avoir interrogée et auscultée, le professionnel doit normalement pouvoir :

– détecter tout problème physique et déterminer si celui-ci peut causer ou augmenter vos douleurs (vaginite microbienne, sécheresse vaginale importante, cystite, lichen scléreux, candidoses,…) ;

– écarter toute cause physique et diagnostiquer un vaginisme ;

– écarter toute cause physique et diagnostiquer une vulvodynies ou vestibulodynie.

Vulvodynie

Le diagnostic de vulvodynie repose sur l’examen clinique. Seul un médecin spécialisé pourra poser un diagnostic sûr.

Dans le cas d’une vulvodynie, la peau de la vulve présente souvent une apparence normale, et l’examen clinique démontre l’absence d’anomalie décelable. Mais la réalité de la douleur n’est pas mise en doute. Il convient de nommer la maladie (vulvodynie) et d’expliquer que c’est actuellement le motif le plus fréquent de consultation dans les centres de pathologie vulvaire.

Sachez que ce n’est ni une maladie sexuellement transmissible, ni un cancer, ni un état précurseur de cancer.

D’éventuels examens complémentaires permettront d’écarter toute autre cause ainsi que d’identifier une infection associée, source de majoration occasionnelle ou récurrente de l’inconfort vulvaire (candidose, herpès, infection urinaire).

Si une lésion vulvaire est découverte, il convient de s’assurer qu’elle est pertinente, c’est-à-dire qu’elle explique effectivement l’inconfort vulvaire chronique.

Vestibulodynie

Il est très simple de diagnostiquer une vestibulodynie grâce au « test du Q-tip », ou « test du Coton-Tige » (à réaliser de préférence après avoir écarté toute hypothèse d’infection, de mycose, etc.). Le test consiste à poser un Coton-Tige sur le vestibule. Si la douleur est immédiate, le test est positif. Les médecins qualifient cette douleur de « douleur exquise », ce qui veut dire « douleur très localisée ».

Il est important de préciser que seul le test du Coton-Tige permet de déceler une vestibulodynie. En dehors de ce test, l’examen gynécologique s’avère être totalement normal.

Il n’est cependant pas toujours évident de faire ce test soi-même, notamment en raison de la difficulté à bien identifier le vestibule. C’est pourquoi il est préférable de consulter un spécialiste en vulvodynies. En effet, appliquer un Coton-Tige à cet endroit sensible du corps est désagréable pour la majorité des femmes, atteintes de vestibulite ou non. Or, il peut être ardu pour les non-spécialistes de bien faire la différence entre une simple gêne, une douleur légère et une douleur de type « exquise ».

Le diagnostic du spécialiste reste donc primordial !

L’examen gynécologique

Tout rendez-vous chez un gynécologue n’induit pas obligatoirement un examen gynécologique. Il vous est tout à fait possible de simplement discuter avec lui et de lui poser vos questions. Si l’examen gynécologique vous effraie, parlez-lui-en. Il saura vous mettre en confiance.

Cet examen n’est guère plus populaire qu’une séance chez le dentiste. Aucune femme n’apprécie cette exploration intime, même celles qui y sont accoutumées, même celles qui ne présentent aucune dyspareunie. Vous n’êtes donc pas la seule à craindre cette auscultation. Cependant, cette dernière n’est, en principe, pas douloureuse. Malheureusement, les gynécologues n’ont pas tous la même sensibilité. Or, ce spécialiste est primordial puisque c’est lui qui va vous suivre tout au long de votre vie, tant dans les moments heureux (grossesse…) que douloureux.

Il est donc essentiel qu’une relation de confiance s’établisse entre vous et votre gynécologue. Il faut parfois consulter plusieurs gynécologues avant de trouver celui avec qui vous vous sentirez à l’aise, peu importe que ce soit un homme ou une femme. L’essentiel est qu’il vous convienne.

 

Cet examen peut comprendre trois étapes distinctes. Aucune de ces étapes n’est obligatoire si elle n’est pas justifiée médicalement. Plus vous serez détendue et en confiance, moins cet examen vous paraîtra désagréable.

* L’examen au spéculum : le spéculum est un instrument métallique ou en plastique qui permet d’écarter légèrement les parois vaginales afin de permettre au gynécologue d’observer le vagin et le col de l’utérus. C’est à ce moment-là que les prélèvements et le frottis sont effectués. Le spéculum peut être de taille variable afin de s’adapter à votre anatomie. Il peut également être lubrifié. Parlez de vos douleurs ou de vos craintes à votre gynécologue, de façon à ce que cet examen se passe dans les meilleures conditions possibles. Si cet examen est impossible en raison de vos muscles trop contractés, sachez que certains prélèvements peuvent être réalisés avec un simple Coton-Tige.

* Le toucher manuel : le gynécologue insère doucement dans le vagin deux doigts recouverts d’un gant, puis de l’autre main appuie sur le bas-ventre pour apprécier la position et la forme de l’utérus. Il est préférable d’avoir une vessie vide et des muscles détendus.

* La palpation des seins : elle a pour but la recherche d’un écoulement anormal ou d’une tuméfaction du sein.

Remarque : ne vous contentez pas d’une ordonnance ou d’un diagnostic que vous ne comprenez pas. Osez poser des questions. Il s’agit de votre corps et de votre santé : vous avez le droit d’être correctement informée.

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