Les Clés de Vénus

La sécheresse vaginale

Parfois, les dyspareunies (douleurs pendant l’amour) ne sont nullement dues à un vaginisme ou une vulvodynie mais être causées par la sécheresse vaginale.

Définition et symptômes

La lubrification naturelle du vagin, lui conférant une texture douce et élastique, est régulée par des facteurs hormonaux, génétiques, médicamenteux ou psychologiques. Cet équilibre naturel d’humidification peut donc très facilement être perturbé au cours de la vie d’une femme. S’il est insuffisant, on parle de sécheresse vaginale.

La flore vaginale est l’ensemble des micro-organismes qui se trouvent dans le vagin. Ils permettent de limiter les infections en « combattant » les germes pathogènes. Le bacille de Döderlein en est l’un des principaux constituants. Une analyse par prélèvement permet de déterminer si la flore de Döderlein est suffisante. Cela permet notamment de diagnostiquer des problèmes de sécheresse intime.

Il ne faut cependant pas confondre sécheresse vaginale (manque d’humidification permanente du vagin) et le manque de lubrification lors d’un rapport sexuel.

Lors de l’excitation, la lubrification naturelle du vagin augmente significativement afin de permettre la pénétration. Pour différentes raisons, et en raison notamment d’un manque d’excitation, le vagin de la femme peut ne pas être assez lubrifié pour permettre la pénétration, sans qu’on puisse parler pour autant de sécheresse vaginale.

Les symptômes de la sécheresse vaginale sont multiples :

  • démangeaisons ;
  • inflammations ;
  • brûlures lors des rapports sexuels ;
  • fissurations
  • irritations provoquées par les frottements pendant les rapports sexuels, entraînant des lésions de la paroi vaginale ;
  • risques d’infections accrus.

Causes

La sécheresse vaginale touche aujourd’hui près de une femme sur six. Souvent passagère, la sécheresse intime peut survenir chez les femmes à différents moments de leur vie.

Les causes en sont diverses :

Hormonales :

  • une carence en œstrogènes survenant au moment de la ménopause ;
  • des changements dans l’équilibre hormonal, par exemple pendant l’allaitement ;
  • une grossesse, surtout pendant le premier trimestre, car ensuite la vascularissaton très augmentée de la région pelvienne rétablit une bonne humidification ;
  • certaines pathologies ovariennes

Médicamenteuses :

  • certaines pilules contraceptives (oestroprogestatives ou progestatives) ;
  • les antihistaminiques (=anti-allergiques);
  • les vasoconstricteurs (=pour accroître la pression sanguine ou réduire localement le flot sanguin);
  • certains antidépresseurs ;
  • certains traitements antiacnéiques ;
  • les effets secondaires de certaines chimiothérapies, les traitements antihormonaux du cancer du sein…

Infectieuses :

Les infections vaginales peuvent entraîner des sécheresses vaginales. L’inverse est également possible.

Psychologiques (cela concerne surtout le manque de lubrification lors des rapports sexuels) :

  • causes souvent liées au comportement sexuel du couple, comme l’absence de préliminaires, la rareté des rapports sexuels, l’absence de désir, une mésentente, etc. ;
  • une inhibition sexuelle ;
  • une méconnaissance de son corps, etc.

Une mauvaise hygiène de vie :

  • le tabac, par l’action vasoconstrictrice (=qui diminue le calibre des vaisseaux sanguins ) de la nicotine ;
  • l’alcool, qui provoque une déshydratation ;
  • le stress ou la fatigue ;
  • une hygiène intime excessive (toilettes quotidiennes trop fréquentes, douches vaginales).

Prévention et traitements

  • Certaines mesures peuvent être prises pour éviter ou contrer cette sécheresse vaginale :
  • faire sa toilette intime avec un savon au pH neutre, comme le savon de Marseille ou le savon d’Alep ;
  • utiliser généreusement les lubrifiants à base d’eau lors des rapports sexuels, et prolonger les préliminaires ;
  • réduire le stress et adopter une bonne hygiène de vie ;
  • demander conseil à son médecin pour savoir si certains traitements médicamenteux pourraient être à l’origine de cette sécheresse.

Votre gynécologue pourra diagnostiquer une sécheresse vaginale et vous prescrire le traitement adapté. Il peut s’agir d’un traitement par voie orale ou vaginale.

Certaines plantes, riches en phytœstrogènes, peuvent être prescrites : soja, sauge, houblon, lin, kudzu ou cimicifuga. Elles peuvent être administrées de différentes manières : creme, ovule, prise orale… Cependant, elles peuvent également être déconseillées dans certains cas : demandez à votre médecin. L’homéopathie peut également s’avérer efficace.

 

Texte relu et validé par une gynécologue le 31 mars 2014.

Défilement vers le haut