Les Clés de Vénus

Un enfant malgré tout

Le couple doit juger posément s’il souhaite concevoir un enfant avant d’avoir résolu le problème sexuel auquel il est confronté. Il convient d’en parler à deux et de réfléchir longuement au choix qui sera fait. Si l’accouchement par voie basse a pu, dans de très rares cas résoudre le problème sexuel (la naissance de l’enfant s’accompagnant d’une guérison du vaginisme, notamment, à la fois parce que le vagin est fortement dilaté pendant l’accouchement et parce que la naissance d’un enfant libère souvent la femme de certaines peurs et tensions), il ne saurait être en tant que tel considéré comme un moyen de guérison, celle-ci n’ayant pas lieu systématiquement.

L’accouchement n’a pas de réelle influence sur le vaginisme. De nombreuses patientes placent beaucoup d’espoir, à tort, dans l’accouchement voie basse, en pensant que le passage du bébé va « élargir » le vagin et permettre par la suite les rapports. Mais le vaginisme n’est pas un problème de « vagin trop petit »… Il faudra quand-même qu’elles entament une thérapie quelques mois après l’accouchement.

La naissance d’un enfant sans que la pénétration soit possible peut en outre s’avérer être une source de tensions supplémentaires dans le couple. De plus, vivre une grossesse sans être guérie du vaginisme est également source d’appréhension pour la mère, qui peut être effrayée par les examens médicaux nécessaires au suivi de la grossesse et qui comprennent notamment des touchers vaginaux.

Il faut cependant rappeler que la mère a toute liberté d’accepter ou de refuser les examens pendant la grossesse (dans la mesure où sa vie ou celle du bébé ne sont pas en danger) – mais les refuser peut s’avérer tout aussi anxiogène et culpabilisant !

Il ne s’agit pas ici de décourager les couples désirant avoir un enfant sans pénétration, bien au contraire. De nombreuses femmes témoignent de leur bonheur d’être mamans et ont parfaitement bien vécu cette manière de concevoir leur enfant avec leur conjoint. Mais il est important de mesurer ce que cela implique pour soi et pour son couple.

Le désir d’enfant peut être également une motivation très forte pour poursuivre le chemin de guérison du trouble sexuel avant la conception. À l’inverse, le fait d’avoir réussi à être parents indépendamment de cette guérison peut libérer psychologiquement le couple, et notamment la femme, de la « pression mentale » à laquelle elle se soumet souvent elle-même, lui permettant ainsi d’appréhender plus sereinement le parcours de guérison du vaginisme ou de la vulvodynie.

Tous les parcours sont possibles, ne l’oubliez pas ! Quoi qu’il arrive, discutez-en avec votre partenaire, faites vos choix à deux, en connaissance de cause, assurez-vous du soutien de votre entourage et des professionnels de la santé. Entourez-vous de personnes de confiance, au courant de votre problème sexuel, à même de vous accompagner, que ce soit vers la guérison avant la conception, ou la conception avant la guérison.

Et surtout, ne baissez jamais les bras !

 

Texte relu et validé par une sage femme le 31 mars 2014.

 

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